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La Palestine se rend à l'ONU

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  1. Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne et président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), envisage de faire appel aux Nations unies en septembre pour l'admission d'un État palestinien à part entière. membre de l'organisation.

  2. La stratégie américaine d’Abbas menace de placer les dirigeants palestiniens dans une voie de conflit politique et diplomatique avec Israël et les États-Unis. Cependant, cette décision ne mérite pas l'opposition, encore moins une confrontation directe. Alors que les autorités américaines et israéliennes décrient cette démarche comme un acte "unilatéral" visant à éviter les négociations et à "délégitimer" Israël, ce n’est en réalité rien de tout cela.

  3. Contrairement à la perception, les Palestiniens ne recherchent ni l’État, ni la reconnaissance, mais l’adhésion à part entière à l’ONU en tant qu’État existant. Cela nécessiterait l’approbation du Conseil de sécurité et une majorité des deux tiers de l’Assemblée générale, ce qui en ferait un acte essentiellement multilatéral. Quoi qu'il en soit, les États-Unis opposeront sûrement leur veto à la candidature des Palestiniens, les forçant à se contenter d'une majorité simple à l'Assemblée générale pour devenir un "État non membre".

  4. Le geste d'Abbas est donc en grande partie symbolique. Mais cela ne veut pas dire que c'est un geste vide. Le principal objectif de l'OLP est de reconquérir un pouvoir politique indispensable en forçant un changement dans les calculs coûts-avantages d'Israël et des États-Unis. De l'avis d'Abbas, l'admission de la Palestine aux Nations Unies transformerait le conflit en un Etat membre violant les droits souverains d'un autre. En bref, les Palestiniens espèrent faire pression sur Israël et les États-Unis pour qu'ils engagent des négociations plus équitables, que celles-ci aient lieu avant, après ou à la place du vote américain.

  5. Cette stratégie ne s'est pas faite en vase clos ni du jour au lendemain. Ses racines reposent sur la conviction, longtemps entretenue par les Palestiniens ordinaires, que deux décennies de "traitement de la paix" ont non seulement échoué à produire des avantages tangibles, mais ont en réalité engendré de très nombreuses pertes. Le Printemps arabe a également joué un rôle en obligeant Abbas à réévaluer ses priorités politiques et en alourdissant le coût de la non-prise en compte de son opinion publique. Même avant les soulèvements arabes, de hauts responsables palestiniens avaient reconnu en privé que la légitimité de l'Autorité palestinienne était "suspendue à un fil".

  6. Loin de nier la possibilité de négociations de paix, la tactique des Nations Unies pour les Palestiniens est donc de renforcer leur position de négociation vis-à-vis d'Israël et des États-Unis tout en améliorant la position intérieure d'Abbas et ses collègues. Un vote américain ne mettra pas fin à l'occupation israélienne et ne créera pas un État souverain sur le terrain. Mais en l'enregistrant officiellement auprès des Nations Unies, les Palestiniens espèrent conserver l'option d'une solution à deux États, qui est maintenant rapidement exclue par l'entreprise de règlement israélienne en expansion constante, jusqu'à ce qu'Israël et les États-Unis puissent le poursuivre plus sérieusement.

  7. Le fait que les autorités américaines et israéliennes soient disposées à faire tout son possible pour empêcher un mouvement même symbolique d’instaurer un État, objectif que les deux gouvernements prétendent sinon soutenir, n’est rien d’étonnant. L’opposition américaine et israélienne est d’autant plus déconcertante lorsque l’on envisage les alternatives du côté palestinien. Le Hamas est assis au-dessus de l'épaule d'Abbas. Son passé violent et son ambivalence à l'égard d'une solution à deux États en font un partenaire de paix improbable. Cependant, une nouvelle génération de Palestiniens qui ne sont pas attachés à la solution de deux États et encore moins au processus de paix et qui, tôt ou tard, attraperont tôt ou tard l'attaque révolutionnaire qui balayera toute la région, se trouve juste au-delà de l'horizon, une nouvelle génération de Palestiniens.

  8. Que l’offre américaine ait été retenue, elle porte déjà ses fruits. Pour la première fois depuis de nombreuses années, ce sont les Palestiniens qui fixent l'ordre du jour. Néanmoins, le plan comporte des risques sérieux. Le plus important pour les Palestiniens est le risque de s'aliéner Israël et les États-Unis, qui semblent tous deux résolus à vaincre la mesure avant même qu'elle ne soit mise aux voix et menacent de punir les Palestiniens si elle le faisait. La candidature risque également de susciter indûment les attentes du peuple palestinien et de saper davantage la crédibilité de l'Autorité palestinienne. En revanche, le retrait de l'initiative à ce stade porterait probablement un coup encore plus dur à Abbas et à ses dirigeants.



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